Ixiade et l’entreprise Clotex Industries ont remporté le trophée « Innovation Design » du prestigieux Salon des Collections. En jeu, une clôture de jardin nouvelle génération baptisée « Rythm’up » conçue et dessinée par les designers d’Ixiade.
Rencontre avec Emmanuel Rado, design manager chez Ixiade :
Il a commencé par designer du matériel pour les alpinistes et des outils pour les jardiniers et les maçons avant de rejoindre l’agence en 2012. Passionné par la conception et le processus de création, Emmanuel Rado apprécie de voir les objets qu’il a imaginés se matérialiser dans le quotidien des usagers.
Selon lui, la réussite de ce projet tient en un mot : la co-créativité.
Racontez-nous la genèse de ce projet
La société Clotex Industries souhaitait concevoir une clôture innovante destinée aux particuliers. Jusqu’ici, l’entreprise se situait sur un marché essentiellement orienté vers les professionnels. Pour aborder ce nouveau marché, le directeur Marketing et Développement Vincent Macheré est venu nous voir en affichant l’ambition de marquer les esprits avec un produit très innovant. Un beau challenge !
Au terme du processus de co-créativité, nous avons proposé 3 projets et c’est le concept de clôture occultable Rythm’up qui a créé le coup de cœur.
En quoi consiste l’originalité de cette innovation ?
Cette clôture est entièrement modulable et personnalisable. La première demande des usagers est de se protéger des regards extérieurs. Rythm’up permet d’ajuster le niveau d’occultation grâce à des lames d’acier laqué que l’on peut ajouter ou ôter à l’envie. On peut choisir parmi des lames pleines ou perforées de différentes couleurs et de différents motifs.
Et tout cela pour un prix à peine plus cher que les clôtures basiques en treillis d’acier soudé que l’on trouve un peu partout. Au-delà du trophée, l’innovation a remporté un réel succès parmi les acheteurs professionnels présents sur le salon et une mise sur le marché est d’ores et déjà prévue pour la fin de l’année.
Selon vous, la réussite du projet est due en grande partie à la démarche utilisée : la co-créativité …
En effet. Pour un projet comme celui-ci il nous a paru pertinent d’impliquer l’équipe du pôle Design dès la première séquence dite d’exploration, au moment de l’étude d’usage. Pour cela, nous avons réuni deux panels de professionnels du secteur (architectes paysagers, maçons, paysagistes, poseurs de clôture…) lors de deux séances de co-créativité afin d’identifier les tendances du moment, les attentes des clients et les pratiques des professionnels. Il s’agissait aussi pour nous de mesurer les besoins latents dans les différents domaines (contraintes de pose, moyens d’approvisionnement, qualité et richesse de l’offre, etc.). Dans chacune des deux séances nous avons travaillé avec les participants sur des pistes de solutions créatives à partir des contraintes et des difficultés qu’ils avaient pu exprimer. Lors de la deuxième séance nous avons en plus fait réagir les participants aux idées générées par le premier groupe.
La synthèse de ces deux séances de co-créativité nous a offert une vision riche et précise des pistes créatives qui font du sens chez les utilisateurs et a permis aux designers d’orienter efficacement leurs développements créatifs pour aboutir à 3 propositions.
En quoi l’implication du designer dès la phase d’étude est-elle pertinente ?
Il y a d’abord un gain de temps considérable dans la conduite du projet. Notre travail nous permet de proposer directement des solutions créatives aux contraintes qui nous sont exposées dans le cadre du travail en groupe. Pour un projet de ce type, le fait d’avoir un intermédiaire en charge de l’étude d’usage pourrait nous faire passer à côté de l’implicite. Or, il est aussi intéressant pour les designers de ressentir le besoin qui est exprimé. Bien-sûr, cette méthode de co-créativité ne s’applique pas de manière exclusive à tous les projets et des entretiens exploratoires menés dans le cadre d’une étude d’usage approfondie sont souvent indispensables pour mesurer les attentes précises des usagers. En réalité, les deux méthodes sont complémentaires et c’est, je crois, un des atouts de l’agence : savoir proposer la méthode la plus adaptée au développement de chaque projet d’innovation.